ARCHIVES 1998

La névrose chrétienne (décembre 1998):

Directeur d'enseignement de médecine psychosomatique clinique à la faculté, le Dr Solignac a été frappé, au cours de sa pratique, par la constance des troubles névrotiques engendrés par l'éducation chrétienne traditionnelle et les maladies psychosomatiques conséquentes. Dans la névrose chrétienne, il explique que ce système éducatif est en perpétuelle contradiction avec le message évangélique et repose sur un grave contresens :

"L'enfant à qui l'on parle d'amour et de don de soi est soumis très tôt à une série d'interdits et de tabous, dont la transgression le met en état de "péché".

 Très jeune, les chrétiens sont habitués à la sempiternelle rengaine :

"Faite quelque chose pour les autres, ne restez pas enfermé en vous-même, ne pensez pas à vous, mais à ceux qui vous entoures. Sortez de votre égoïsme et toutes vos difficultés disparaîtront".

 Il va sans dire qu'imprégné de cette morale, tout le monde en est arrivé à confondre l'amour de soi et l'égoïsme. Or contraintes, sacrifices et renoncement, n'ont jamais permis à qui que ce soit, et surtout pas aux enfants, de se développer pleinement ! Le Dr en déduit qu'heureux sont ceux qui se plaisent à eux-mêmes :

"Le véritable bonheur passe par l'amour de soi. L'égoïste sain est un homme heureux qui respecte l'indépendance d'autrui". Cependant pour être sain, l'amour de soi demande lucidité, objectivité et courage. S'accepter, c'est apprécier ses qualités et ses défauts, ses possibilités et ses limites. Cette vision de l'amour de soi, diamétralement opposé aux principes de l'éducation chrétienne traditionnelle, correspond parfaitement aux principes de base de la psychologie contemporaine. Le Dr insiste sur le fait qu'il est indispensable d'avoir pu se donner à soi-même avant de se donner à autrui, et suggère de modifier l'éducation chrétienne.

Si tu es gay, Harmaguédon ! (Novembre 1998):

Les témoins de Jéhovah (première secte en France avec 120 000 adeptes), ces doux allumés tout droit sortis des années 60 qui insistent lourdement pour vous refourguer une Bible : en connaît-on vraiment la doctrine ?

Toujours sur la brèche, les Témoins de Jéhovah n'arrêtent pas le progrès: à Strasbourg, le tribunal administratif vient de les dispenser de payer une taxe foncière, au même titre que les cultes reconnus en Alsace (" Le Monde ", 25/9). Et en Seine-Maritime ils ont réussi à faire mettre en examen le maire de Darnetal, qui refusait de les laisser construire une " salle du Royaume " (" Le Parisien ", 2/10). Mais une troisième et sale histoire leur pend au nez: après le suicide d'un de leurs adeptes, un ingénieur corrézien de 31 ans déprimé après une exclusion temporaire, une plainte contre X pour homicide involontaire a été déposée (" Le Figaro ", 13/10)... D'où l'utilité d'un petit voyage dans leur tête.

D'abord, la fin du monde est proche. Très proche: une question d'années. C'est la raison pour laquelle il est inutile de se lancer dans de longues études, et d'avoir la moindre ambition: la chose la plus urgente est de convertir le maximum de gens avant que ça pète. De se faire " proclamateur ". Car tous les convertis, et surtout tous les Témoins de Jéhovah qui auront battu des scores de conversion auront la vie sauve et vivront éternellement. Et tous les autres mourront dans d'atroces souffrances et seront détruits à jamais (la mort, c'est pour toujours). Il est donc de la plus extrême importance de faire du porte-à-porte (n'oubliez pas de noter votre nombre d'heures et d'en rendre compte au " surveillant " - 90 heures minimum par mois pour un " pionnier "). Ce que les gens (les pauvres !) croient être la vraie vie (amours, famille, amis, profession, loisirs) ne vaut pas tripette.

Qui a dit que la fin du monde était proche ? La Bible. Tout est dans la Bible. Tout ce qu'elle dit est vrai, au mot près, puisque c'est Dieu qui l'a dictée. L'homme a vraiment été créé il y a 6000 ans. Eve a vraiment croqué la pomme. Darwin est un vrai imposteur. Il est rassurant, dans ce monde insensé, changeant, multiple, de savoir que la Vérité tient dans un bouquin. Mais attention: seule la Bible traduite par les Témoins de Jéhovah est vraie. Les autres sont bidons. D'ailleurs toutes les religions sont bidons. Des ruses de Satan. Ne mettez jamais les pieds dans une église, même pour un enterrement ou un mariage ! Et ne croyez pas que le Christ est mort sur la croix: il est mort sur un poteau. Les croix sont un symbole païen, donc sataniques.

Surtout pas de poisson d'avril !

On n'imagine d'ailleurs pas tout ce qui est satanique dans le monde ordinaire (dites plutôt " Babylone la Grande "). Les jeux d'argent (Loto, Tiercé, etc.); toutes les fêtes, d'origine païenne, donc à fuir en courant; les anniversaires (ne jamais les souhaiter); le jour de l'an (ne pas présenter ses voeux); la Fête du travail (ne pas offrir de muguet); la Fête des mères et des pères (les enfants ne doivent pas écrire de poèmes, ni rien offrir); le 1er avril (surtout, pas de blagues ni de poissons dans le dos !); le 8-Mai, le 14-Juillet et le 11-Novembre (à bas la patrie !). Tous les sports de compétition sont interdits (un humain ne doit pas se mettre en valeur). Toutes les formes de participation à la vie publique aussi: interdit de voter (et évidemment de se présenter aux élections) d'adhérer à un parti, de s'affilier à un syndicat (en revanche, il faut respecter son employeur et en supporter les mauvais traitements). Même élire un délégué de classe est interdit. La politique, c'est satanique ! S'occuper de problèmes sociaux ou lutter contre l'injustice, aussi (c'est une ruse de Satan pour détourner votre attention de l'étude de la Bible). Le service militaire, mais aussi le service civil et le statut d'objecteur de conscience: interdits. Les transfusions de sang: interdites. La musique aussi: 99 % des groupes rock sont sataniques, et Wagner lui-même était inspiré par Satan. Et même certaines formules d'apparence anodine ne sont que des survivances du paganisme - donc sataniques ! Dire " A vos souhaits ! " à qui éternue, et " A votre santé ! " en trinquant: interdit.

Dès que la Société apprend qu'un Témoin a contrevenu à un de ces interdits (la délation est vraiment recommandée}, il comparait devant un " comité judiciaire " qui peut prononcer l'exclusion. Et l'exclusion, c'est la mort...

Tout ça n'est évidemment pas marqué dans la Bible, mais dans " La Tour de Garde ", le bi-mensuel concocté à Brooklyn par " La Société ", qui est évidemment aussi infaillible que la Bible (tirage: 14 millions d'exemplaires). Certains affirment que " La Tour de Garde " s'est trompée, se trompe sans cesse, et trompe ses lecteurs en changeant de doctrine comme de chemise, sans jamais le reconnaître.

Le paradis pendant mille ans

Certes, Charles Russell, le précurseur des Témoins de Jéhovah avec ses disciples " Les Etudiants de la Bible ", avait annoncé la fin du monde pour 1914. Raté, même si la guerre mondiale lui a permis d'affirmer qu'il ne s'était pas complètement planté. Puis son successeur Joseph Rutherford, dans son fameux ouvrage " Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamais " (1920), assurait qu'elle était pour 1925 et qu'Abraham, Isaac, Jacob et d'autres prophètes débarqueraient sur Terre pour l'occasion (on attend encore). Frederick Franz fut le dernier grand ponte à avancer une date: 1975. Encore raté ! Du coup, on ne donne prudemment plus de date. Mais, c'est sûr, c'est pour bientôt. La " Grande Tribulation " a commencé: les guerres, les tremblements de terre, le sida, en sont les signes, Bientôt éclatera la bataille d'Harmaguédon, où Jésus détruira " le présent système des choses ", tuera les méchants (tous ceux qui ne sont pas Témoins de Jéhovah). Et établira sur Terre le paradis pendant mille ans: les élus seront immortels, toujours jeunes, jamais malades, et les bêtes féroces deviendront herbivores.

A moins, évidemment, que ce ne soit un poisson d'avril...

Jean-Luc Porquet, CANARD ENCHAINE n°4016

Quand les fous de Dieu s'abattent sur un des fleurons de l'enseignement catho (Octobre 1998) :

Pour les exaltés qui ont pris le contrôle du collège Stanislas, "les filles sont de véritables tigresses", et la mixité est "satanique".

" Orthographe : 17 ; mathématiques : 16,4 ; moyenne 16,1. " Le livret scolaire de Marie, élève au collège Stanislas (Stan comme on dit) de Paris, l'un des fleuron de l'enseignement catho, aurait de quoi faire des envieux. Et il en va pareillement de celui de sa copine Anastasia, qui, au fil des années passées à Stan, a reçu félicitations et encouragements. Admises l'une et l'autre à passer en classe supérieure, elles ne seront pourtant pas reprises à la rentrée. Comme d'ailleurs pas mal de leurs camarades.

Quel crime ont donc commis ces élèves plus que douées ? Mauvaise conduite, vols répétés, trafic de drogue, voire de photos pornos ? Non, rien de tel. Simplement, leurs parents ont osé fonder une association concurrente de l'ultraconservatrice Apel (Association des parents de l'enseignement libre), qui possède une part importante du capital du collège. Résultat: les enfants de ces dissidents ont été renvoyés, sans même que leurs enseignants en aient été avertis. Mieux, une trentaine de ces profs subiront un sort identique.

Stan contre Satan

Près de 3 000 élèves - du primaire aux classes de " prépa " -, avec un exceptionnel taux de réussite au bac, font du collège Stanislas l'une des boîtes privées les plus cotées de la région parisienne. Nombre de parents rêvent devant la liste des anciens élèves, parmi lesquels Charles de Gaulle, Edmond Rostand, Alain Peyrefitte, Claude Cheysson ou Francis Bouygues. Et consentent bien volontiers à débourser près de 13 000 F (y compris l'adhésion obligatoire à l'Apel) pour qu'y entrent leurs rejetons.

Mais voilà, depuis six ans, un vent de folie mystique s'est mis à souffler sur Stanislas. Dans un premier temps, une congrégation ultraréactionnaire, fondée en plein schisme de Mgr Lefebvre, déboule sur Stanislas. Plus connus sous leur surnom de " Petits Gris ", à cause de la couleur de leur robe, ces frères de saint Jean viennent d'être virés du collège Passy-Buzenval sous la pression des parents excédés. Le cardinal Lustiger leur confie pourtant l'aumônerie de Stan.

Jusqu'à la rentrée de septembre 1996, ces nouveaux venus se font relativement discrets. Il faudra la nomination d'un nouveau directeur à la tête du collège, le père Guy Lafon, pour que ça commence à tanguer. Agrégé de philo et ami de Michel Serres, le promu a été l'un des conseillers officieux de Robert Badinter au ministère de la Justice, et il collabore à la revue " Chrétiens et sida ". Un socialo-communiste à la tête de Stanislas ? Diable !

A peine arrivé, Guy Lafon entreprend d'instaurer la mixité, tout en prenant soin de préciser que des classes séparées subsisteront pour les parents qui le souhaitent. N'empêche, ça passe mal. Au cours d'une réunion de l'Apel, le père d'un jeune élève lance ainsi que les filles sont de " véritables tigresses qui mettront les garçons en danger ". Un prof de biologie se permet d'ajouter qu'il ne faut pas mélanger les sexes, vu que les filles sont naturellement " moins intelligentes et moins travailleuses " que les garçons. Bref, comme le crie un Petit Gris, la mixité à Stan serait une oeuvre " satanique ".

La Providence s'en mêle, et quelques mois plus tard le conseil d'administration du collège pousse l'envoyé du Malin vers la porte à la faveur d'un conflit avec un salarié. Exit Guy Lafon.

Peuple "déicide"

Les fous de Dieu entreprennent alors de normaliser le collège. Désormais, la référence pédagogique s'incarne en la personne de Frédéric Ozanam, un ancien de Stan béatifié par le pape à Paris lors des dernières Journées mondiales de la jeunesse. Comme l'affirme un ancien directeur du collège, démis depuis par le ministère de l'Education nationale, le but ultime de l'enseignement dans les établissements catholiques doit devenir " la formation de l'âme pour aller jusqu'à Dieu ".

Au cours d'une conférence, annoncé sur l'antenne lepéniste Radio-Courtoisie, le même proclame: " Il y a une manière catholique de faire des mathématiques. " A leur façon, les staliniens en disaient autant.

L'enseignement religieux - forcément obligatoire - prend aussi des libertés avec les nouvelles orientations papales. Les bourreurs de crânes nommés par les Petits Gris enseignent ainsi que les Juifs constituent bien, quoi qu'on en dise, un " peuple déicide ", que Mahomet est un " pseudo-prophète " et que " les protestants ne prient pas : ils bavardent ". Autant de bavures que Guy Lafon avait en son temps dénoncées, par écrit, à l'archevêché.

Le ministère de l'Education nationale a lui aussi été alerté par certains parents d'élèves. En vain jusqu'à présent.

Cachez ce sein !

Et, en plus, ces purs et durs du catholicisme ne s'intéressent pas qu'au salut de l'âme. Le corps aussi les intéresse. Du coup, une bonne partie de leur croisade vertueuse vise à dénoncer la masturbation, la pornographie et le préservatif. L'ennui, c'est qu'à force d'en parler ça finit par donner des idées.

En 1997, le frère chargé de l'enseignement religieux des fillettes de cinquième se serait permis ce genre de commentaire dans le vestiaire du gymnase: " Il y a des petits seins qui poussent... Toi, t'as un beau petit cul, tu pourras être pute plus tard et tu gagneras du fric. " Convoqué en présence des parents dans le bureau du directeur, cet exégète de " la vie des seins " a reconnu avoir tenu de tels propos. Il a été viré, et un rapport, envoyé à l'intention du cardinal Lustiger. Lequel garde, pourtant, toute sa confiance aux frères de saint Jean.

Moins chanceux, un autre collaborateur du collège dort en prison. Ce pieux quinquagénaire prenait ses douches avec les jeunes garçons dont il avait la charge. Et il n'a pu résister à la tentation. L'évêché ne s'en est pas vraiment ému.

Conclusion :

Les conséquences d'une telle dérive sont visibles. Primo, depuis cette année, chaque candidature d'élève doit être parrainée par les Petits Gris. Et secundo, les profs de philo ont été priés de passer rapidement sur Kant, Hegel et Nietzsche. Quant à leurs collègues de français, ils se sont entendu affirmer que " Zola, ce n'est pas de la littérature ". Il reste aux parents à prier très fort pour qu'au bac les sujets portent sur saint Augustin ou Jean Guitton. Et la messe sera dite.

Alain Guédé, CANARD ENCHAINE n°4055

Un peu d'histoire: l'Opus Dei (Septembre 1998)

Le 28 septembre 1994, se tenait à Rome la Convention du cinquantenaire de l'Office catholique du spectacle. Placé sous le haut patronage de Silvio Berlusconi, éditeur de Jean-Paul II et président du Conseil des ministres italien, la manifestation était présidée par Mgr. Dionigi Tettmanzi, par ailleurs président de la Conférence épiscopale d'Italie. Mais le véritable maître des lieux n'était autre que Mgr. Enrique Planas y Comas, délégué du Conseil pontifical pour les communications sociales, directeur de la Cinémathèque du Vatican et membre de l'Opus Dei. Si la première partie des travaux porta sur le partage du contrôle des médias de la péninsule entre l'Église et Forza Italia, l'essentiel fut consacré à la promotion des valeurs morales dans les médias de masse à travers le monde.

Les participants décidèrent d'abord de multiplier les structures de production catholiques, comme Lux, une officine de l'Opus Dei dirigée par Ettore Barnabei et dont on a pu voir récemment Abraham sur France-Télévision. Ils examinèrent divers projets de télévision planétaire, comme Lumen 2000, le satellite de Piet Derksen grâce auquel Jean-Paul II devrait damer le pion aux télévangélistes protestants. Puis, les participants en virent aux "limites de la liberté d'expression". Comment mettre un terme à cet étalage de sexe, de violence et de blasphème ? Comment aussi empêcher la presse de pousser trop loin la dénonciation de la corruption du monde politique et économique ?

Il fut décidé de renforcer les législations répressives en Europe, sur le modèle de la loi Jolibois récemment adoptée en France, de soumettre les programmes de télévision à l'approbation préalable d'Unions nationales des téléspectateurs, et de subordonner les professionnels du spectacle et des médias à une autorisation d'exercice délivrée par un Ordre des journalistes.
Ce programme politique vous paraît délirant ? et pourtant...

Interdiction du sexe et de la violence

En septembre 1993, le Parlement européen a envisagé l'interdiction, sous trois ans, de la production, diffusion et détention de tout matériel pornographique dans l'Union européenne. Cette proposition, défendue par l'archiduc Otto von Habsburg-Lothringen, a été repoussée à quelques voix de majorité à la suite du rapport de Jean-Thomas Nordmann.

Adoptée en France à la fin de la dernière législature socialiste, et applicable depuis le 1er mars 1994, à l'initiative de Charles Jolibois (par ailleurs auteur en 1991 d'une proposition de loi visant à repénaliser l'homosexualité), l'article 227-24 du nouveau code pénal sanctionne de trois ans d'emprisonnement et 500.000 francs d'amende la diffusion de messages "pornographiques, violents, ou gravement attentatoires à la dignité humaine, susceptibles d'être vus ou perçus par un mineur". A titre d'exemple, sur plainte de l'Association familiale catholique de la Manche, le parquet de Cherbourg a considéré comme "pornographique" une bande dessinée de prévention du sida, Toxico Sida & Co, illustrée par l'équipe de Charlie hebdo et préfacée par les professeurs Montagnier et Olievenstein.

En octobre 1994, la Commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale adoptait un rapport de Christine Boutin, député des Yvelines et aujourd'hui Consulteur du Conseil pontifical pour la Famille, intitulé "Enfant et télévision". L'honorable parlementaire y décrit les ravages de la petite lucarne : elle induirait la passivité chez les enfants, empêchant le développement de leur imagination et de leur vocabulaire ; elle renforcerait l'échec scolaire en détournant les enfants de leurs devoirs ; elle amoindrirait leur capacité de concentration par la pratique du zapping ; elle les imprégnerait d'un monde irréel source de frustrations. Pour exorciser ce démon, Christine Boutin avance une série de propositions qui devraient faire l'objet d'une prochaine loi : création d'un Observatoire de la télévision (mis en place par le CSA le 18 janvier 1995) ; création d'une Union nationale des associations de téléspectateurs (sur le modèle de l'UNAF dont Mme Boutin fait partie) ; répression de la pornographie, de la violence et des atteintes à la dignité humaine selon l'arsenal juridique en vigueur ; réforme de la Commission de contrôle des publications destinées à la jeunesse (dont Mme Boutin est membre) pour étendre ses compétences à l'audiovisuel et ses pouvoirs de sanction administrative ; et rédaction d'une déontologie unique pour l'audiovisuel.

Le 6 janvier 1995, Marcelino Oreja-Aguirre, ancien ministre du dictateur Franco et membre de l'Opus Dei, a été désigné à Bruxelles commissaire européen chargé des questions audiovisuelles. Il a rapidement fait connaître sa double intention de supprimer les quotas de diffusion et de moraliser les programmes.

Le 7 février 1995, le tout nouveau directeur de l'IHESSI (Institut des hautes études de la sécurité intérieure), Jean-Michel Roulet, organisait un séminaire sur Médias et violences, avec la participation de Jean-Frédéric Poisson, directeur de cabinet de Christine Boutin. Mais les experts de l'IHESSI se sont plutôt attelés à démonter avec élégance les outrances du rapport Boutin. A l'issue de ces travaux, leur maître d'euvre, Thierry Vedel a été définitivement remercié de plusieurs années de collaboration.

Interdiction du blasphème

Sur plainte de l'Association familiale catholique de Nice, le parquet a considéré que les plaisanteries du journal satirique Barre à mine étaient gravement attentatoires à la dignité humaine car blasphématoires à l'égard de la religion catholique "dont les valeurs universelles sont inscrites au ceur de chaque homme" (sic). Le 30 juin 1994, le TGI de Nice, s'appuyant sur la loi Jolibois, a interdit la diffusion du journal et condamné ses auteurs à 60.000 francs d'amende.

Le 20 septembre 1994, la Cour européenne des droits de l'homme a donné raison à l'Autriche dans le litige qui l'opposait à l'Institut Otto Preminger. A la demande de l'évêque catholique d'Innsbruck, les autorités autrichiennes avaient interdit la projection du film Le concile d'amour et en avait détruit les copies. La Cour européenne a considérée que l'Autriche était fondée à censurer un film blasphématoire à l'encontre de la religion catholique afin de préserver l'ordre public.

Le 21 février 1994, sur plainte de l'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité chrétienne et française (AGRIF), la XVII° chambre du TGI de Paris a condamné le journal satirique Charlie hebdo pour avoir caricaturé le pèlerinage intégriste de Chartres. Le tribunal a estimé que le droit à l'outrance, habituellement reconnu au caricaturiste, ne s'appliquait pas en l'espèce car le dessin incriminé n'était pas drôle à son goût.

 

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