LA
RELIGION QUI N'EST QU'AMOUR
Par Enrico Riboni
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Il y a près de 2000 ans, naissait en Galilée un fondateur de secte, qui finira crucifié environ 30 ans plus tard. Ses avant-derniers mots sur la croix furent "Donnez-moi à boire". Et pourtant ! La secte qu'il avait fondée deviendra ensuite la plus grande de tous les temps. Elle prendra le pouvoir politique dans l'empire romain, abolira la liberté de religion, puis amoncellera des montagnes de cadavres : ses membres massacreront des millions d'"infidèles", "hérétiques", "sorcières" et autres, puis se massacreront entre eux en offrant à l'Europe les guerres les plus féroces qu'elle ait connu. Une telle histoire pourrait inciter à la modestie, mais les chrétiens revendiquent, au contraire, un monopole de l'éthique. Ils proclament qu'ils adorent le seul Dieu, dieu qui est "amour", proclament-ils.
Seule idéologie à pouvoir partager avec le communisme et le nazisme le podium dédié aux idéologies les plus meurtrières de l'histoire humaine, le christianisme reste une idéologie dominante dans nombre de pays occidentaux.
"Les dieux n'étaient plus, et Dieu n'était pas encore".
L'Empire Romain garantit la liberté de culte. L'athéisme et la raison dominent. C'est à cette époque que naquit un type qui, disent certains juifs, perd la raison car il lit la Tora trop jeune. Il fonde une secte qui vise à interdire le culte des dieux autres que le sien. Le type est finalement mis à mort, mais sa secte se répand avec le succès que l'on sait.
Le culte de la personnalité pour le fondateur de la secte atteint, chez les chrétiens, un niveau que même le stalinisme n'égalera pas : le fondateur est proclamé "vraiment homme et vraiment Dieu" ("Homme-Dieu", dirait-on en langage normal). Ceux qui en doutent sont proclamés sans ambages hérétiques, et subiront plus tard les foudres de l'inquisition.
50 -70
La secte chrétienne se développe. Des textes grecs, écrits par les membres de la secte hors de Palestine ("Les évangiles") relatent de la vie du fondateur de la secte : né d'une vierge, qui serait restée vierge malgré plusieurs autres enfants, il aurait guéri des malades, mais aussi maudi un figuier qui se serait desséché instantanément, et fait précipiter des centaines de cochons qui ne lui appartenaient pas dans un lac. Ce personnage, qui défend les pauvres, mais affirme aussi "ceux qui ont tout seront comblés, et à ceux qui n'ont rien, il sera enlevé le peu qu'ils ont", un peu pathétique lorsqu'il maudit un figuier ou se laisse crucifier, est déclaré une incarnation du "Dieu unique". Le fait que, d'après les évangiles "canoniques", ses avant-dernières paroles sur la croix furent "Donnez-moi à boire" ne semble point troubler les adeptes de la secte, qui se répand bientôt dans l'ensemble de l'empire.
L'intolérance religieuse des chrétiens, qui visent ouvertement, dès le début, à imposer une interdiction des cultes de dieux autre que leur propre dieu, qui insistent-ils, est le "seul Dieu", leur attirent bientôt les foudres de la justice romaine, qui défend la liberté de culte, qui est l'un des piliers de cette société complexe est multiculturelle qu'est l'empire romain des 2 premiers siècles de notre êre. La propagande chrétienne retourne habilement la situation. Ceux qui sont condamnés par la justice romaine sont proclamés "martyrs", leurs restes sont vénérés dans les églises, ont invente la légende comme quoi ils ont étés exécutés pour avoir "refusé de renier leur foi", ce qui bien sûr est mieux que la vérité nue, qui est qu'ils ont étés condamnés pour avoir été des fauteurs de troubles voulant imposer l'intolérance religieuse dans une société multiculturelle.
312
Prise de pouvoir par les chrétiens : Au terme d'une guerre civile, Constantin prend le pouvoir. Peu après, il se converti au christianisme, interdit les autres cultes (313) : c'est le début de la persécution religieuse en Europe.
VII-XV siècle
Le "Moyen âge Chrétien". Profitant de la disparition des grandes bibliothèques romaines et de l'absence quasi totale d'activité d'édition en Europe, l'église obtient de fait un monopole sur l'ensemble de l'écrit et de l'information. Le peuple est laissé volontairement dans l'ignorance, on le décourage de lire la bible au cas où il aurait accès à un exemplaire. Peu à peu, l'église impose sa grippe sur la société. L'inquisition, le célibat des prêtres, le caractère obligatoire du mariage avant toute relation sexuelle, sont toutes des institutions qui datent de cette époque.
C'est aussi à cette époque que se développe ce qui deviendra une des plus riches traditions chrétiennes. Brûler vifs des gens. Environ 1 million de sorcières seront brûlées au cours du moyen âge. Les villes rivalisent pour battre le record du nombre de sorcières brûlées en un an. Ce record est établi et reste imbattu à ce jour par la ville de Bamberg, siège épiscopal, qui brûle 600 sorcières en un an.
Nombre de membres de la hiérarchie ecclésiastique regrettent encore aujourd'hui cette époque où l'église dominait la vie de la société.
804
L'empereur chrétien Charlemagne convertit nombre de Saxons, en leur proposant le choix suivant : se convertir au catholicisme, ou avoir la tête coupée. Plusieurs dizaines de milliers de têtes tombent, avec la bénédiction de l'église : les prêtres présents participent au jeu de l'empereur.
XI -XII siècle
Face à la croissance de la population en Europe, l'Eglise propose une méthode de contrôle de la population "naturelle" : les croisades. L'appel à la croisade est lancé en 1095. En 1099 Jérusalem est "libérée" : l'ensemble de la population est passée par les armes, mais les croisés ont soin de violer femmes et enfants avant de les égorger ou de leur ouvrir le ventre.
1204
La IV croisade fait un détour par Constantinople, à l'époque la plus grande ville de la Chrétienté. Mais les chrétiens savent se faire entre eux ce qu'ils font à d'autres : Constantinople est mise à sac dans une orgie de violences innommables.
1208-1244
Croisade des Albigeois : sur initiative du pape Innocent III, une croisade est lancée. En 1209, des "hérétiques ayant réussi à se mêler à la population de Béziers, le Duc Simon de Monfort donna l'ordre qui assura sa postérité dans les livres d'histoire : "Tuez-les tous, dieu reconnaîtra les siens". Toute la population, hommes, femmes, enfants est passée par les armes.
1252
Fondation de l'inquisition. L'inquisition, au cours de son histoire, brûle plus de 1 million de personnes, essentiellement des hérétiques, des juifs et des musulmans convertis au christianisme et des "sorcières". La dernière sorcière sera brûlée en 1788. Le dernier "hérétique" devra attendre son tour jusqu'en 1826. L'inquisition et ses imitateurs protestants brûlent aussi des médecins et des scientifiques, lorsque l'occasion se présente.
L'église ne reniera jamais l'inquisition, et garantira la continuité historique de l'institution jusqu'à nos jours, en se limitant à en modifier le nom : il faudra attendre Pie X, en 1906, pour que le "Saint office de l'inquisition" soi renommé "Saint office", et 1965 pour que le dit office soit rebaptisé "Congrégation pour la doctrine de la foi". Enfin, en 1997, le pape ouvre les archives du Saint Office, et des historiens triés sur le volet sont autorisés à y mener des recherches. Les estimations du nombre total de victimes de l'inquisition sont fortement revues à la hausse, le consensus tourne aujourd'hui autours du million de personnes exécutées, auxquelles il faut ajouter d'innombrables personnes torturées et dont les biens ont étés saisis.
1483
Tomás de Torquemada est nommé Grand Inquisiteur de Castille. Ce moine dominicain fait un ample usage de la torture et de la confiscation des biens de ses victimes.
1492
Le roi "Très Catholique" et la reine "Très Catholique" (titres conférés par le pape en personne !) d'Espagne expulsent les juifs. Les juifs ont le choix entre se convertir, pour subir les foudres de l'inquisition (qui brûlera nombre d'entre eux), ou partir. La hiérarchie catholique ne reste pas indifférente à cette mesure d'une cruauté effarante : elle approuve la mesure, le pape encourage les autres souverains européens à s'inspirer de l'exemple espagnol. Dans toute l'Europe, les évèques se mobilisent pour pousser les gouvernements à empêcher l'entrée sur leur terrritoire aux juifs expulsés.
Les juifs qui choisissent de se convertir seront persécutés par l'inquisition avec une détermination impressionnante : jusqu'au 18è siècle, l'on fera le "Test du Lard" aux convertis juifs et à leurs descendants : une salade aux lardons est proposée au "converti" : si l'on constate qu'il a écarté les lardons en mangeant, on le brûle comme "faux converti". La méthode sera aussi appliquée aux musulmans convertis et à leurs descendants.
1499
C'est en cette année qu'a lieu le plus grand "autodafé" ("acte de foi") que l'histoire ait enregistré : en un seul autodafé, l'inquisiteur Diego Rodrigues Lucero brûle vifs pas moins de 107 juifs convertis au christianisme à Cordoue.
1506
Pogrom de Lisbonne : 3'000 juifs tués.
XVI siècle
Jules II Della Rovere pape. Habile chef militaire, il porte l'armure pendant une messe, lorsqu'un moine insolent lui fait remarquer que l'habit n'est pas approprié. "Quand il s'agit de conquérir des terres, Dieu ne regarde pas l'habit, mais la foi de son serviteur", lui répond-il, et passe ainsi à l'histoire. Dieu lui permet effectivement de conquérir Bologna, qui est, comme il se doit, mise à sac.
1521
Inspiré par l'Esprit Saint, qui n'avait apparemment rien d'autre à faire, un moine allemand, Martin Luther traduit le "Nouveau Testament" en quelques semaines. Le diable vient le tenter : Luther ne trouve rien de mieux à faire que de lui lancer un encrier qui tache le mur ! La tache est depuis religieusement préservée pour les touristes (château de Wartburg).
L'évènement pourrait sembler insignifiant. Il n'en est rien, car il inaugure le plus grand schisme de la chrétienté : dans les siècles qui suivront les chrétiens se massacreront entre eux avec encore plus d'enthousiasme qu'ils n'ont massacré et brûlé les non-chrétiens, les hérétiques, les sorcières, les juifs et musulmans convertis, etc.
1527
Sac de Rome : des soldats protestants massacrent la totalité de la population de Rome, soit environ 40'000 personnes, et pillent la ville. Le Pape est sauvé par les gardes suisses. Il s'enferme avec eux à Castel Sant'Angelo pendant que la population est massacrée. Lui-même s'en tire avec une grosse frayeur. Les suisses y gagnent un débouché professionnel à l'étranger, qui se perpétue aujourd'hui.
1553
Calvin, qui condamne les excès de l'Eglise Catholique, fait brûler le libre penseur et médecin Michel Servet, qui avait découvert la circulation du sang. Il n'est jamais que l'un des plus de 15 hérétiques que le réformateur fait brûler pendant sa dictature sur Genève.
1571
L'invention de l'imprimerie permettant à un nombre croissant de personnes de s'informer, l'église réagit en fondant l'Index(Index Additus Librorum Prohibitorum) : cette institution édite régulièrement une liste de livres interdits. La dernière édition de l'index est publiée en 1961.
1566 -1572
Pie V pape. Ce Saint de l'Eglise catholique se vante publiquement plusieurs fois d'avoir, pendant sa carrière d'inquisiteur, allumé de ses propres mains plus de 100 bûchers d'hérétiques qu'il avait lui-même accusé, confondu et condamné.
Il publie aussi une nouvelle édition du catéchisme officiel de l'église, dans lequel l'amour du prochain et la miséricorde ont bien sûr une place importante.
1547-1593
Guerres de religion en France
Les sous-sectes chrétiennes se livrent à une guerre civile sans merci, interrompue par plusieurs paix et trêves temporaires. Pendant une de celles-ci a lieu le massacre de 20'000 protestants, hommes, femmes et enfants, en une nuit (Nuit de la Saint-Barthélemy, 1572).
1600
Giordano Bruno est brûlé vif à Rome, condamné pour hérésie. Il avait osé définir l'univers comme étant "infini", et émis l'hypothèse de l'existence de formes de vie hors de la terre. C'en était trop pour l'église. Au bout de 8 ans de procès, au cours duquel des aveux lui sont arrachés par la torture, il est condamné à mort comme "hérétique obstiné et impénitent".
1609
Expulsion des Maures d'Espagne.
Après l'expulsion des juifs d'Espagne, l'inquisition s'ennuyait un peu dans ce beau pays. Elle lance donc la chasse aux Morescos, les arabes convertis au christianisme. Sont suspectés d'être des faux convertis et exécutés tous ceux qui refusent de boire du vin ou de manger du porc, ceux qui sont trop propres : en effet, l'Islam, contrairement au christianisme, prescrit des lavages périodiques. La propreté n'a jamais été aussi dangereuse qu'au XVI siècle en Espagne ! Enfin, en 1609, craignant sans doute d'avoir raté des "Faux convertis", l'inquisition obtient du roi l'expulsion des Morescos vers l'Afrique du Nord. Le nombre d'expulsés est mal connu : les estimations varient entre 300'000 et 3 millions. Les expulsés arrivent en terre islamique, et l'Islam prévoit la peine de mort pour toute personne qui renie l'Islam.
1633
Procès à Galilée. Pour avoir douté de la théorie géocentrique de Ptolémée (qui, soi dit en passant, n'était pas chrétien !) , Galileo Galilei est forcé à se rétracter : on lui montre les instruments de torture, qui seraient employés si il insiste. Le procès à Galilée ne sera réouvert pour révision que par Jean-Paul II, et Galilée sera réhabilité en 1992.
Ses œuvres avaient déjà été mises à l'index en 1616. Il passera le reste de sa vie confiné dans sa villa (arrêts domiciliaires). Sa réputation internationale de scientifique lui permet d'éviter des conséquences plus graves.
1618 à 1648
Guerre des 30 ans. Les très catholiques souverains Habsbourg forcent à la conversion leurs sujets protestants de Bohème, déclenchant la plus grande guerre que le continent européen ait connue jusqu'alors. La population de l'Allemagne est réduite de moitié. De nombreuses villes sont dévastées.
Il s'agit bien d'une guerre de religion, même si les églises ont par la suite essayé de faire croire qu'il s'agissait d'un conflit politique : la guerre est déclenchée par un conflit religieux, par la suite des rois étrangers, comme Gustave II de Suède, interviennent sur la base de leurs convictions religieuses. Le cas de Gustave II de Suède est particulièrement significatif. Il oblige ses soldats à chanter des cantiques chrétiens chaque soir, mais ceux-ci sont d'autre part de redoutables pilleurs : l'armée suédoise se verra conférer le titre de "Schrecken des Krieges" par la population allemande, qui craint les pillages (c'est à dire les cas où une armée entre dans une ville, égorge les hommes adultes, viole femmes et enfants avant d'égorger aussi tout ou partie de ces derniers et de mettre le feu à la ville) suédois encore plus que ceux de l'armée Habsbourg.
2è moitié du XVIIè siècle
"Affaire des réductions" au Paraguay. Le cas est particulièrement intéressant, car ici les catholiques se massacrent et s'excommunient entre eux. Les jésuites avaient établi au Paraguay un petit empire privé, fait de "réductions", c'est à dire des petits villages fortifiés dans la forêt, où vivent des indiens convertis au catholicisme. Hélas, une correction de la frontière porte plusieurs de ces réductions dans le territoire portugais : or le Portugal, pays chrétien et catholique, perpétue à l'époque la tradition de l'esclavage : les portugais pensent prendre aux jésuites leurs indiens pour les vendre comme esclaves.
Le pape intervient, excommunie les jésuites des "réductions". Puis une armée, dont les canons et épées sont bénis par les prêtres de service, attaque les réductions, massacre les jésuites et prend les indiens comme esclaves. Un Te Deum est célébré pour la victoire, comme il se doit. Peu après, le pape interdira l'ordre des jésuites.
1788
Dans le canton de Glaris, en Suisse, la dernière sorcière est brûlée. Cette exécution n'est pas la dernière de l'inquisition, qui continuera à brûler des hérétiques jusqu'en 1826.
1826
Le dernier hérétique est brûlé vif par l'inquisition en Espagne. Une riche tradition chrétienne prend fin. Désormais, l'église recourra à des moyens plus subtils pour tuer, comme par exemple en interdisant l'assistance aux femmes qui doivent avorter, en sabotant la planification familiale dans les pays pauvres, en interdisant le préservatif comme moyen d'endiguer l'épidémie du SIDA, etc.
1847
Guerre du Sonderbund : la Suisse est déchirée par une guerre de religion. Les cantons catholiques, dont les gouvernements sont fortement influencés par des conseillers jésuites, fondent une alliance militaire spéciale (Sonderbund), qui réclame l'annexion aux cantons catholiques des régions catholiques des cantons majoritairement protestants. Ils appellent les monarques catholiques d'Autriche à leur aide, puis engagent les hostilités. Seulement la victoire rapide des troupes fédérales/protestantes permet d'éviter une escalade du conflit à l'échelle européenne.
Les protestants se livrent pour leur part à des féroces "Chasses aux catholiques" dans les campagnes genevoises.
Les jésuites, considérés comme responsables de la guerre, sont expulsés de Suisse, et leur expulsion restera en vigueur jusqu'aux années 1970'.
1848
La population de Rome se révolte contre la dictature papale. Le pape est chassé. Il est remis au pouvoir en 1849 par les troupes françaises dépêchées sur place par Louis - Napoléon Bonaparte, président de la république française. Les opposants sont fusillés.
1871
Le pape excommunie toute personne qui participera à une quelconque élection de l'état italien, qui est défini comme étant "diabolique", car il avait privé les papes de leur état séculier. Cette sentence d'excommunication automatique n'empêchera pas le pape de bénir quelques années après un nouvellement fondé "Partito popolare", d'inspiration catholique et fondé par un prêtre.
1918-1945
Les années de la compromission. L'église soutient activement la montée des totalitarismes en Europe. En Autriche, son soutient pour l'Austrofascisme est total.
En Italie, elle signe avec le régime fasciste un concordat, qui fait du catholicisme la religion d'état : les italiens peuvent à nouveau voter sans être excommuniés, dommage que cela serve peu en période de dictature. Elle sacrifie en grande partie ses propres associations : toutes, sauf l'Action Catholique, doivent intégrer des organisations fascistes. Le Vatican promet à Mussolini de faire en sorte que l'Action Catholique ne se laisse pas tenter par des actions antifascistes.
En 1929, Mussolini ayant signé le concordat dit "Patti Lateranensi", est qualifié par le pape d'homme de la providence ("Uomo della provvidenza"). En 1932, l'Action Catholique ayant été remise au pas par la hiérarchie ecclésiastique, conformément aux vœux du dictateur, ce dernier reçoit des mains du Pape l'Ordre de l'éperon d'or.
En Allemagne, en janvier 1933, le Zentrum, parti catholique, dont le leader est un prélat catholique (Prälat Kaas), vote les pleins pouvoirs à Hitler : ce dernier peut ainsi atteindre la majorité des 2/3 pour suspendre les droits garantis par la constitution. Le bon prélat accepte aussi de fermer un œil sur les détails procéduriers discutables des nazis, comme l'arrestation des députés communistes avant le vote. Puis l'église commence à négocier un nouveau concordat avec l'Allemagne : dans ce cadre. Elle "sacrifie" le Zentrum, alors seul parti significatif que les nazis n'ont pas interdit : en effet, il les a aidés à arriver au pouvoir. Le 5 juillet 1933, le Zentrum s'auto-dissout sur demande de la hiérarchie catholique, laissant le champ libre au NSDAP, désormais parti unique.
En Espagne, un général tente un coup d'état militaire, qui échoue et dégénère en guerre civile. L'église le soutient, prêtres et évêques bénissent les canons de Franco, célèbrent en grande pompe des Te Deum pour ses victoires sur les forces du gouvernement républicain légitime. La guerre fait plus d'un million de morts, et Franco fait fusiller les prisonniers.
Au cours de la 2è guerre mondiale, le Vatican est au courant des exterminations de juifs par les nazis. En 1942, il pleure par contre parmi les ruines de Rome bombardée, condamne les bombardements alliés. Hélas, il oublie de mentionner que son allié politique Mussolini avait sollicité auprès d'Hitler "l'honneur de participer aux bombardements sur Londres" - il est vrai que le pape n'habite pas à Londres ...
1961
Dernière édition de l'index (Index Additus Librorum Prohibitorum), qui cite comme auteurs dont l'ensemble de l'œuvre est interdite de lecture pour les catholiques, entre autres : Jean-Paul Sartre, Alberto Moravia, André Gide.
Années 1980'
Après une période d'apprentie libéralisation, le pape Jean-Paul II arrive à la tête de la plus grande secte du monde et renoue avec les traditions les plus terribles de l'église.
Sa condamnation du préservatif comme moyen d'endiguer la lutte contre le Sida provoque un nombre de morts difficile à estimer. Il pratique une politique active de sabotage des mesures de contrôle des naissances dans le tiers monde : les conséquences de cette action sont difficiles à chiffrer, mais se mesurent en terme de famine, misère, manque de soins médicaux.
INTRODUCTION
A L'IDEOLOGIE CHRETIENNE
Préface
1. Les textes fondateurs
2. Le dieu qu'ils adorent
2.1 Aspects révélés par les comportements et rites chrétiens
2.2 Une passion inquiétante pour le génocide
2.3 Dieu aime les enfants !
3. Aspects spécifiques de l'idéologie chrétienne
3.1 L'intolérance
3.2 La culpabilisation
3.3 Le culte des miracles
3.4 Le culte de la mort
3.5 La croix
3.6 Le monopole de l'éthique
3.7 La foi contre la raison
3.8 La personnalité de Jésus
3.9 Les dogmes
3.10 La théophagie
4. Le coût de la religion
5. Les bons côtés du christianisme
6. La nécessité de l'action
L'idéologie chrétienne joue un rôle fondamental dans la société occidentale, au point que l'on parle parfois d'"Occident judéo-chrétien", de "civilisation judéo-chrétienne". D'autre part, revendiquant avec une insistance qui, au vu de leur histoire, est indécente, un monopole de la morale, les chrétiens ont réussi à introduire dans le vocabulaire courant des termes tels que "charité chrétienne", on parle d'une action "peu chrétienne" si l'on veut la qualifier de mauvaise, quelqu'un qui se comporte "chrétiennement" serait quelqu'un de bon, etc.
Or, peu de gens connaissent réellement l'idéologie chrétienne : Qui peut la définir ? Les chrétiens eux-mêmes se sont appliqués pendant des siècles à confondre les cartes, en proclamant "Dieu est amour" en même temps qu'ils torturaient des hérétiques pour ensuite les brûler ; en parlant de miséricorde à l'instant d'allumer un bûcher, en parlant de charité et de pardon tout en excluant les divorcés de leurs rites théophages.
Voici un aperçu de l'idéologie qui bouleversa le monde, pour le pire et pour le pire, à l'usage de tous ceux qui désirent la connaître, qu'ils soient chrétiens ou non.
Le christianisme est une "religion révélée", c'est à dire qu'il a défini des textes comme étant "parole de Dieu", qui définissent la "Vérité" absolue, à laquelle ils ne mettent aucune limite. Ces textes fondateurs sont contenus dans ce que l'on appelle "La Bible", qui se compose de la bible des juifs, que les chrétiens appellent "L'ancien Testament", et des textes en grec qui datent vraisemblablement du premier ou du 4è siècle de notre être, et relatent de la vie d'une personne que les chrétiens croient être à la fois un homme, envoyé de Dieu "Le Messie", et Dieu lui-même.
Parler de l'idéologie chrétienne, c'est aussi parler des sous-sectes chrétiennes cela a une importance pour les textes fondateurs, dans la mesure où la bible catholique est plus épaisse que la bible protestante : elle contient des textes dits "Deutérocanoniques", dont les origines sont encore plus incertaines que les autres textes de la bible. Ils n'ont qu'une importance relativement marginale du point de vue doctrinaire, de sorte que l'on peut les ignorer dans ce texte, si ce n'est qu'il faut mentionner que c'est de ces textes "deutérocanoniques" que les catholiques déduisent la nécessité de prier pour les morts, ce qui fait que le culte de la mort est plus accentué chez les catholiques que chez les autres sous-sectes chrétiennes. Vous pouvez faire l'expérience : rendez-vous dans une église catholique, approchez le prêtre, et demandez-lui de prier pour un mort quelconque. Contre quelques deniers (rien n'est donné chez les cathos !), il sera disposé à le faire, et, au cours de la prochaine messe, à la fin, après le rite théophage, il prononcera une phrase rituelle où il implore son dieu de se souvenir de machin bidule (le nom pour lequel vous aurez payé), "qui s'est endormi dans l'espérance de la résurrection". Des cathos croient, sur la base des textes deutérocanoniques, que ces phrases rituelles abrègent le chemin vers le paradis d'un défunt.
Il s'agit d'un ensemble disparate de textes. L'origine est incertaine. L'on sait que l'ensemble de ces textes, sauf les "Deutérocanoniques", qui n'avaient pas encore étés écrits, furent brûlés lors de la destruction de l'état d'Israël par les Assyriens, et, plusieurs générations après, ils furent réécrits, en se basant sur des traditions orales, par le prophète Esdras. Il en résulte un ensemble de textes confus et souvent contradictoires. Il suffit de lire le premier "livre" de la Bible, "la genèse", pour s'apercevoir qu'il s'agit clairement d'un mélange de deux histoires. Pourtant, les chrétiens le considèrent "Parole de Dieu", et utilisent cette multiplicité d'histoires pour faire des "interprétations".
Il contient des livres de poésies, comme les psaumes, des livres de lois comme le Lévitique, des fables comme le début de la genèse, et des textes d'histoire, comme l'exode et la deuxième partie de la genèse. Ces derniers sont une succession de génocides commis ou ordonnées par dieu, entrecoupés d'histoires de massacres de civils en temps de guerre, d'intrigues politiques, de viols, etc. Quand on sait que les chrétiens considèrent que la bible, y compris l'ancien testament, est source d'enseignements de morale, c'est assez effrayant.
"La Génèse" : contient l'histoire de la création du ciel et de la terre : en fait, vous le verrez en le lisant, il s'agit de deux histoires mélangées. Ce livre contient aussi la belle histoire de Noé : Dieu fait un génocide au niveau planétaire parce que ses propres créatures ne se comportaient pas comme lui le voulait.
"L'Exode" : on y trouve la célébrissime histoire de Moïse. Entre autres, Dieu fait crever tous les premiers-nés égyptiens parce que Pharaon le cherchait : une 2è occasion de déférer le dieu chrétien devant le tribunal international pour "génocide".
"Le Lévitique" : un livre de règles, pétri de sagesse. On y lit par exemple "Si deux hommes se battent et la femme de l'un d'eux saisit les testicules de l'autre, elle sera mise à mort" et toutes sortes d'autres règles utiles et sages pour la vie quotidienne.
"Job" : Job était un fidèle serviteur de dieu. Donc dieu, un jour de bonne humeur, fit un pari avec le diable sur la fidélité de Job : chameaux, femmes, enfants, tous furent victimes de cet amusant pari, mais Job se sauva, et dieu gagna son pari. Ouf ! Ce livre montre l'un des aspects les plus abjects de la personnalité du dieu des chrétiens : il joue avec ses créatures, et les punit si elles ne lui restent pas fidèles, quoi qu'il arrive. Ce livre inspira d'ailleurs une pièce de théâtre à un prêtre polonais du nom de Karol Wojtila, qui fit plus tard une brillante carrière dans l'église. La pièce porte le titre très original de "Job", et est plus médiocre que l'original.
Certaines sectes chrétiennes, les catholiques en particuliers, tendent à dire, quand ils parlent avec un non croyant, que l'importance de l'ancien testament est mineure. Pourtant, il est fréquemment cité dans le catéchisme officiel de l'église catholique, et un passage de l'ancien testament est lu à chaque messe en "première lecture".
Il est composé de 4 histoires de la vie de jésus, d'une série de lettres, des "Actes des apôtres" et d'un texte assez hermétique appelé L'Apocalypse. Les originaux de ces textes sont en Grec. L'on ignore la date exacte de l'écriture des évangiles, et l'on ignore aussi si les textes en grec sont des originaux ou des traductions. Les églises (c'est à dire les structures hiérarchiques des grandes sectes chrétiennes) affirment que les évangiles furent écrits entre 50 et 70 après JC, c'est à dire 2 à 3 générations après la mort du fondateur de la secte. Or, il y avait, à l'origine, plus d'évangiles. 4 furent choisis comme "Canoniques" lors du concile de Nicée, au 4è siècle, par un vote précédé de maintes intrigues. Des historiens pensent que les évangiles furent non seulement choisis, mais aussi amplement modifiés par le concile, pour éliminer les plus flagrantes de leurs contradictions. Les lettres sont aussi d'origines assez incertaine. Par exemple, il y 2 lettres "de Pierre", mais les chercheurs s'accordent à dire que (a) elles ne peuvent pas avoir été écrites par l'apôtre Pierre, et (b) elles sont de deux auteurs différents.
Globalement, le nouveau testament est moins horrible que l'ancien : point d'appel au meurtre et au viol, pas de génocides. Il contient toutefois maintes contradictions. Jésus est-il ressuscité ? Oui, non, pas vraiment, selon le passage que l'on choisit de lire. Combien de temps a-t-il passé avec ses disciples après la résurrection ? De moins de un jour à 40 jours, à nouveau selon ce qu'on choisit de lire. Faut-il honorer ses parents ? Non, si l'on en croit les actions de Jésus, qui envoie promener sa mère lorsqu'elle vient le chercher au temple, et empêche un jeune homme d'enterrer son père avant de partir suivre Jésus. Les riches iront-ils au paradis ? Ils seront les seuls, selon la "parabole des talents", mais non, si l'on en croit la métaphore qu'il est "aussi difficile pour un chameau de passer par le trou d'une aiguille". Il semble donc difficile de tirer des enseignements de morale d'un texte aussi truffé de contradictions, mais il semble que c'est ce que les chrétiens font, ou tout au moins ce qu'ils affirment faire.
Plus grave que ces contradictions, le nouveau testament est pro-esclavagiste, et élève la soumission, y compris celle d'un esclave à un maître injuste ou cruel, au statut de vertu. Les lettres de Paul prêchent également la soumission de la femme à l'homme et l'abstinence sexuelle, deux principes malsains que l'église a soin de respecter encore aujourd'hui.
Le nouveau testament fait parfois référence à l'ancien, mais il semble avoir été écrit par des gens qui connaissaient mal ce dernier. Ainsi Jésus dit que d'après l'ancien testament, il faut "haïr ses ennemis", mais il n'y a aucune trace d'un tel ordre dans l'ancien testament. On parle aussi d'une prophétie concernant la résurrection de Jésus au bout de trois jours. Hélas, le seul texte parlant d'une résurrection au bout de 3 jours dans l'ancien testament est écrit au temps "accompli" en hébreux, et ne peut donc être une prophétie, et Jésus est mort vendredi soir et "ressuscité" dimanche matin : soit moins de 2 jours après, on est loin du compte des 3 jours.
Du point de vue historique, la valeur du nouveau testament est nulle. On y relate des évènements tels les foules qui acclament Jésus lors de l'entrée à Jérusalem que l'on devrait retrouver dans les chroniques de l'époque. Or, ce n'est pas le cas. Il y a bien eu un Ponce Pilate qui fut gouverneur de la Palestine, mais tout autre fait cité dans le nouveau testament en rapport avec Jésus et ses disciples est historiquement invérifiable.
Il est difficile de conseiller la lecture du nouveau testament : lire plus que l'un des 4 évangiles demande beaucoup de patience. Au choix, on lira celui de Jean, qui est le plus marqué par la philosophie grecque, et donc plus intelligible à un humain rationnel du 20è siècle. Les lettres de Paul donnent un aperçu de cette "morale" chrétienne si révoltante pour l'homme rationnel à l'aube du 3è millénaire : elles prêchent l'abandon de la femme qui s'oppose à la "foi" chrétienne de son mari, l'abstinence sexuelle, la soumission des femmes, la soumission des esclaves à leurs maîtres(même si injustes ou cruels !) et la soumission au pouvoir établi.
Voyons ce que les actions quotidiennes des chrétiens, que chacun peut observer, nous disent sur ce dieu chrétien :
Bref, qui est le dieu des chrétiens ? D'après ce qui précède, il me semble qu'il s'agit d'un dictateur sanguinaire, avec une manie pathologique pour le culte de la personnalité. De nos jours, en Europe, on voudrait le déférer devant un tribunal international. Peut-être est-ce parce que le dieu chrétien est un dictateur sanguinaire que le Vatican se démène pour sauver Pinochet des griffes de la justice anglaise ?
La personnalité du dieu chrétien, dictateur sanguinaire, est l'un des aspects les plus révoltants du christianisme. Interrogez un chrétien sur ce sujet. Demandez-lui ce qu'il penserait de quelqu'un de puissant, disons un dictateur ou un policier, qui vient vers vous et dit "Il faut croire ce que je vous dis, et chanter mes louages, sans quoi la punition sera terrible" : même un chrétien vous dira qu'une telle personnalité, policier ou dictateur, est abjecte. Pourtant, c'est exactement ce que le dieu chrétien fait, quand il informe ses créatures que seules celles qui "croient" seront sauvées. Et les chrétiens l'adorent. Mais pourquoi adorent-t-il un dieu aussi abjecte et cruel ? "La personnalité de Dieu est un mystère", m'ont répondu tous les chrétiens interrogés à ce sujet, avant d'ajouter que c'est un "péché" de critiquer la personnalité de leur dieu cruel et vengeur.
Si l'on en croit la Bible, dieu est un génocidaire récidiviste, et qui pourrait frapper encore. Voyons quelques références sur les génocides commis par Dieu lui-même, selon les "Saintes écritures". La liste n'est pas exhaustive, car cela la rendrait excessivement longue et ennuyeuse.
Génèse 7:23 : le déluge, génocide à l'échelle planétaire : 8 survivants sur l'ensemble de l'humanité
Génèse 19:24 : génocide de toute la population de Sodome et Ghomorre. Motif: dieu n'aimait pas leur pratiques sexuelles.
Exode 12:29. tous les premiers-nés d'Egypte sont tués par Dieu. Motif: Pharaon l'avait cherché.
Nombre, 16:31 : "Tous les gens de Coré" sont engloutis dans la terre
Deutéronome, 2:22 : dieu extermine les Horites
Malheureusement, outre les génocides qu'il pratique lui-même, le dieu chrétien a la fâcheuse tendance à ordonner à "son peuple" de commettre des génocides, des massacres de civils en temps de guerre et des exécutions de tous ceux qui ne l'adorent pas. On citera ici quelques exemples :
Exode 32:27-28 : 3'000 israéliens passés au fil de l'épée sur ordre de Dieu par leur père ou leur frère respectif : ils avaient adoré le veau d'or. Chose intéressante, le frère de Moïse, Aaron, qui avait fait le veau d'or, est épargné par cette mesure.
Nombres, 31:17 : dieu se fâche contre les Madianites et ordonne "Tuez tous les garçons et tuez toutes les femmes qui ont connu un homme dans l'étreinte conjugale".
La liste continue, bien sûr, avec les habitants de Jéricho passés au fil de l'épée "hommes, femmes, enfants", les divers peuples massacrés sur ordre de dieu qui avait donné de la terre à Israël à la condition expresse d'y "égorger tout ce qui respire" sur celle-ci, etc.
"Laissez venir à moi les petits enfants" est une phrase de Jésus que les chrétiens aiment citer. Donc Dieu aime les enfants. Sûr ? Pas si sûr. Regardons le 2è livre des Rois, 2:23 : "Il (Elie) monta de là à Béthel, et, comme il montait par le chemin, de jeunes garçons sortirent de la ville et se moquèrent de lui, en disant "monte, tondu, monte, tondu ! Il se retourna, les vit et les maudits au nom de Dieu. Alors deux ours sortirent du bois et déchirèrent quarante-deux enfants".
Quelle belle histoire : dieu est bon, il aime les enfants, mais pas si ils se comportent comme des enfants !
Nous nous limiterons volontairement ici à l'idéologie catholique. Pour les raisons suivantes :
- le Christianisme se sépare en plusieurs sous-sectes. Chacune a donné sa propre coloration à l'idéologie chrétienne.
- L'église catholique romaine, avec 1.5 milliards de membres revendiqués, est la plus importante des sectes chrétiennes.
Le christianisme fait partie de la famille des "religions révélées". C'est à dire que l'une de ses hypothèses de base (ou mythe fondateurs) est que l'humanité vivait dans l'obscurité de l'ignorance, jusqu'au jour ou le dieu que les chrétiens vénèrent, se décida à "révéler" à ses créatures la "Vérité". Dans le cas de l'Islam, il fit cela en appelant le prophète dans le désert, et en lui dictant un texte que le prophète dicta à son tour. Dans le cas chrétien, il le fit à travers plusieurs prophètes, et finalement un homme-dieu nommé Jésus (personnage dont l'existence même est discutable). Les chrétiens croient que la bible, c'est à dire un ensemble disparate de textes sur la vie de prophète et de l'homme-dieu, constituent la révélation : ils la définissent "Parole de Dieu".
Le fait que "La Vérité" soit révélée par les textes bibliques fait que le christianisme est par essence une idéologie intolérante. En effet, les chrétiens croient que la vérité est révélée par la bible, et croient que le fait que "La Vérité" soit révélée par la bible est un pilier central de leur "foi" ou idéologie. Il en résulte que tout ce qui est dit ou écrit qui contredit le contenu de la révélation est par essence "Faux" ou "Dans l'erreur".
Cette intolérance s'est manifestée pleinement à l'époque où l'église catholique détenait un pouvoir temporel important : tout ce qui mettait en doute un aspect quelconque de la révélation biblique était menacé de torture
Le christianisme, et en particulier sa variante catholique, ont une vision de l'homme qui n'est guère positive. L'être humain est un pêcheur, c'est à dire qu'il fait le mal, de manière continue et répétée, et seulement la foi, c'est à dire l'abandon du libre-arbitre au profit d'une adhésion inconditionnelle à l'idéologie chrétienne, peut le sauver de ses péchés.
Pour rendre plus crédible ce modèle de l'homme, l'église a définit ce qui est bien et ce qui est mal. La liste de ce qui est mal défie la raison : elle est très vaste, longue et complexe. Certains péchés sont difficiles à expliquer, même pour un théologien, comme "la concupiscence". Le motif de cette définition très extensive et vague du péché est de rendre crédible auprès des adhérents l'idée qu'ils ne sont que des pécheurs, indignes d'être sauvés. Le mal est donc défini de manière suffisamment large pour devenir inévitable. C'est par exemple pécher, selon l'église catholique, que de communier sans se confesser auparavant. Les difficultés de recrutement de confesseurs ont porté l'église de plusieurs pays à être discrète sur ce péché particulier, mais les enfants italiens apprennent encore aujourd'hui que c'est un péché mortel de communier sans confession préalable.
Malheureusement, cette culpabilisation a des effets néfastes. Prenons l'exemple de la sexualité, qui est l'un des terrains d'interdits favoris de l'église. Ainsi, selon l'église, c'est "pécher", entre autres, d'avoir des relations sexuelles sans mariage, de ne pas en avoir après le mariage, d'avoir des relations sexuelles pour le plaisir (on ne peut en avoir que pour procréer), d'utiliser un quelconque moyen contraceptif, d'avoir des relations homosexuelles, de se masturber, etc etc.
Cette culpabilisation du sexe a eu des conséquences sociales néfastes : d'une part, les mères seules sont montrées du doigt comme pécheresses. D'autre part le jeune homme catholique se voit de fait condamné au mensonge : il serait physiologiquement très malsain de ne jamais avoir ni de relations sexuelles, ni masturbations jusqu'à 22-30 ans, âges typiques de mariage. Cette obligation de vivre en privé en contredisant ses propres principes affirmés en public porte à une acceptation du mensonge comme utilitaire social néfaste.
Qu'est-ce qui nous prouve que "Jésus" est bien l'Homme-Dieu qu'il a dit être ? D'après les évangiles, "Parole de Dieu", c'est clair, c'est le fait qu'il ait fait des miracles. C'est à dire que, d'après l'idéologie chrétienne, le créateur a envoyé l'homme-dieu parmi ses créatures, et pour que celles-ci comprennent bien de qui il s'agissait, il lui a donné le pouvoir de faire des entorses sélectives aux lois physiques qu'il avait lui-même établi. Ainsi, l'homme-dieu multiplia des poissons, transforma de l'eau en vin, ressuscita un mort, etc, pour prouver qu'il était l'homme-dieu.
Cela ne serait pas si grave en soi, si ce n'est que l'église continue à croire et à encourager la croyance de "miracles" qui auraient lieu aujourd'hui.
Une visite à la magnifique Basilique du Saint de Padoue permets de comprendre la gravité de la chose. La basilique est territoire du Vatican, car ses entrées en argent sont trop importantes pour qu'elles soient soumises à taxation par l'état italien. L'on entre, et après une longue queue, l'on est admis à admirer le clou de la visite : "Gli organi di Sant'Antonio" : dans un splendide reliquaire en or et cristal sont déposés deux petites boules roses et un organe humain oblong, rose lui aussi. Oui, vous avez bien sûr deviné, il s'agit de la langue et les amygdales du saint, "miraculeusement" conservées intactes depuis des siècles. Emerveillé par cette manifestation du créateur, qui a choisi de faire une entorse aux lois physiques qu'il a lui-même crée pour vous permettre d'admirer les "organi" du saint dans toute leur splendeur, vous descendez alors un escalier et arrivez, surprise, devant un prêtre richement habillé, qui vous jette sur la tête quelques gouttes d'eau bénite et fait un signe de la croix. A côté de lui, un jeune assistant vous tend discrètement un petit sac au bout d'une perche pour votre offrande (enfin, il le tend assez loin dans le passage pour que vous ne puissiez pas passer jusqu'à quand il aura décidé de le retirer, après que vous aurez versé une obole considérée comme suffisante). Continuons notre visite : un peu plus loin, voici de magnifiques chandeliers sur lesquels vous pouvez allumer un cierge, à condition que ledit (gros) cierge ait été opportunément acheté à prix fort dans le stand sur la place devant la basilique. Hélas, ces chandeliers sont toujours occupés par des cierges que d'autres pécheurs inspirés au repentir par le miracle des "organi" du saint on déjà allumé. Chrétiennement, les chanoines de la basilique vous proposent donc de déposer votre cierge sans l'allumer, un panneau indique qu'ils l'allumeront pour vous. Déposez-donc votre cierge, et attendez. Toutes les quelques heures, un pieux chanoine surgit, et prend les cierges. Suivez-le: cela n'est pas facile, mais après avoir fait un détour par les cloîtres, le voilà qu'il surgit sur la place de la basique, il se dirige vers le kiosque où l'on peut acheter des cierges, et encore un miracle sans doute, vous verrez les mêmes cierges à nouveau en vente à prix fort, au même kiosque.
Quelques conclusions que l'on puisse faire après cette visite de ce haut lieu du catholicisme :
- les fidèles sont trompés par l'église, dans un but purement économique
- des gens avec des moyens limités dépensent du temps et de l'argent, qui seraient mieux investis ailleurs, pour demander un "miracle".
- l'église continue à utiliser les "miracles" comme argument pour pousser les gens à abandonner leur libre-arbitre au profit de la foi chrétienne
Les chrétiens vénèrent un dieu crucifié. Ils placent une statue de leur dieu crucifié au frontispice de leurs édifices de cultes, à l'intérieur de l'édifice au point vers lequel tous les yeux se tournent pendant la cérémonie, etc.
Ils vénèrent aussi toute une série de martyrs, personnages légendaires qui auraient préféré être dévoré par les lions dans le cirque plutôt que de renier leur dévotion au dieu crucifié.
Assez tôt dans l'histoire du christianisme, l'inquisition se mit à brûler les gens en prétendant qu'en faisant cela, elle les sauvait. Le christianisme est donc une religion qui pratiqua longtemps activement le sacrifice humain, et qui ne s'est jamais libérée d'une fascination morbide pour les statues sanguinolentes d'hommes-dieux crucifiés. Aujourd'hui, le catholicisme a certes arrêté de pratiquer cette forme de sacrifice humain qu'étaient les exécutions de l'inquisition, mais l'église continue à encourager la dévotion aux reliques, c'est à dire au culte de morceaux de cadavres humains. Le culte de la mort est donc un élément central du christianisme.
Toujours dans le registre du culte de la mort, le symbole de la croix chrétienne mérite qu'on s'y attarde un instant.
Les catholiques aiment les crucifiés : des statues d'hommes presque nus en train de mourir sur une croix. Ils trouvent cela beau et réconfortant. Mais tous les chrétiens aiment la croix. Ils en mettent dans leurs églises, aussi souvent hors des églises, et essayent souvent, comme en Bavière ou en Italie, de les imposer sur les édifices publics.
Les chrétiens aiment "la croix". C'est beau, disent-ils. Ils en font des pendentifs à accrocher au cou des enfants et adultes des deux sexes. Mais ce symbole est-il respectable ? Que nous-dit-il du christianisme ?
La croix était, en époque romaine, une méthode d'exécution particulièrement cruelle, réservée aux crimes les plus graves. Porter une croix sur la poitrine, comme font tant de nos amis chrétiens, c'est un peu comme porter un pendentif en forme de garrot, de guillotine, d'instrument de torture ou de fusil-mitrailleur. Bref, c'est d'un goût pour le moins discutable. Bien sûr, les chrétiens nous expliquent que ces pendentifs en forme d'instruments de torture sont "beaux", car le christ est "mort pour nous sur une croix". Ah bon ? Serais-ce à dire que si quelqu'un meurt pour moi, je dois porter un pendentif ayant la forme de l'instrument qui l'a mis à mort ? Imaginons que l'on prenne l'avion, que celui ci est détourné par des terroristes. Une unité antiterroriste nous libère, mais un des superflics meurs dans une explosion d'une grenade d'un terroriste : que penseriez-vous si l'on commençait alors à porter sur la poitrine une petite grenade en or, accrochée à une chaîne, en affirmant que c'est "beau, car c'est par une telle grenade qu'un superflic est mort pour nous". Sans doute serions-nous conduit chez un psychiatre, pour obsession morbide, ou pour le moins on considèrerait que le pendentif est de très mauvais goût.
D'ailleurs, les chrétiens sont le seul mouvement ou partis à porter des pendentifs à la forme de l'instrument qui mit à mort leur leader. Imaginons un peu : le président français portant une guillotine, en souvenir de la révolution qui mangea ses enfants ; les démocrates espagnols portant des garrots, en souvenir des antifranquistes exécutés par ce moyen sous la dictature... heureusement, les chrétiens sont les seuls à porter le mauvais goût au point d'arborer des pendentifs en forme d'instrument d'exécution.
Les chrétiens ont une prétention au monopole de l'éthique. Bien que cette discipline de la philosophie compte un bon millier d'années de plus d'histoire que l'idéologie chrétienne, les chrétiens ont habilement réussi à imposer dans le vocabulaire courant le concept que "chrétien" veut dire bon, éthique, généreux.
Cette prétention se base sur un concept chrétien des plus fallacieux : les chrétiens sont convaincus que le monde est meilleur parce qu'il y a le christianisme. Le raisonnement est le suivant : puisque, disent-ils dans l'enseignement chrétien : il faut s'aimer les uns les autres, il faut traiter son prochain comme soi même, etc, les chrétiens se conduisent mieux que les non chrétiens, ou, en moyenne, la même personne se conduit mieux si elle est chrétienne que si elle ne l'est pas.
Le concept est-il défendable ? L'idée est que le chrétien, sachant qu'il serait puni (par l'enfer, par des actes de pénitence, par le refus du salut, etc., bien des variantes sont possibles !) si il se comportait mal serait motivé à bien se comporter. Est-il pour autant plus éthique ? Prenons un exemple : Jean le chrétien et Paul, le mécréant, sont chez eux, lorsque le voisin du dessus frappe à la porte et leur demande 1/2 citron pour finir sa sauce pour le canard : il a des invités, il a oublié d'acheter un citron, etc. Jean se dit "pour éviter la damnation éternelle, je donne le 1/2 citron inutilisé qui traîne dans mon frigo." Paul se dit "Je lui donne le 1/2 citron, sinon le pauvre gars va rater son canard". Qui a agit plus "éthiquement" ? L'un et l'autre, pareil, à mon avis : l'un a fait ce qu'il trouvait juste et raisonnable, l'autre a agit en suivant des préceptes de sa religion et/ou par peur de la punition future qu'il subirait s'il agissait autrement. Pourtant les chrétiens auront une tendance à insister que Jean est plus "éthique" ou moral.
En fait, l'idée chrétienne que le monde est meilleur avec le christianisme part de l'hypothèse que l'humain, laissé à lui-même, ne donnerait pas le citron au voisin... peut-être même ferait-il un commentaire sarcastique sur le fait qu'il faut planifier ses achats à temps. Or, l'expérience humaine indique que l'écrasante majorité de la population est constituée de gens décents et raisonnables, qui vous donneront un citron si vous le leur demandez gentiment (si, essayez un jour avec vos voisins !). Donc le prétendu "effet positif" du christianisme est au mieux marginal.
Par contre, le christianisme impose une série d'interdits d'ordre sexuels et rituels qui portent l'homme à la confusion, et à oublier qu'il a un sens inné du bien et du mal, et ce tort cause bien plus de mal que les quelques citrons qui n'auraient pas étés données sans la conversion au christianisme de leurs égoïstes propriétaires.
Il est difficile de justifier la doctrine chrétienne par la raison. Au minimum, tout chrétien est sensé croire à un dieu "infiniment bon", qui a crée aussi le mal, qui intervient dans sa création mais ne délivre à l'homme qu'un message très confus à travers la bible, qui envoie son fils unique qui est en même temps lui-même et qui se faire crucifier, que ce dieu incarné ressuscite, monte au ciel devant une foule, etc. Quand on sait que même l'historicité du personnage de Jésus est au mieux discutable, il est difficile de comprendre pourquoi les chrétiens "croient" à des histoires aussi absurdes. Le principe est simple : les églises chrétiennes ont fait de la croyance sur la base de la foi une vertu. "Heureux ceux qui croiront sans avoir vu", déclare l'homme-dieu à l'apôtre Thomas, qui, en personne raisonnable, avait déclaré qu'il ne croirait à la résurrection de Jésus qu'une fois qu'il l'aurait vu.
Or, est-il moral de croire à quelque chose sur la base de la foi, alors que la raison indiquerait qu'il faut croire l'inverse ? Prenons un exemple : un capitaine de navire croit que son navire, qui transporte 2'000 passagers, est insubmersible, et que s'il heurtait un iceberg, cela ferait au pire un peu de tôle froissée à réparer à l'arrivée (toute similitude avec une histoire réellement avenue serait une coïncidence). Admettons maintenant que ce capitaine ait eu connaissance d'un rapport d'un métallurgiste qui met en doute la capacité du navire de résister à un choc avec un iceberg, et que des icebergs sont signalés le long de la route. La raison indiquerait qu'il faut ralentir. Mais si le capitaine a foi en l'armateur du navire, qui lui a dit de croire que le navire est insubmersible, et qu'il agit en fonction de sa foi plutôt que d'écouter sa raison, il met en danger la vie de 2'000 personne. Suivre "la foi" plutôt que la raison peut donc porter à agir de façon immorale. Les églises chrétiennes, qui recommandent explicitement à chacun d'écouter sa propre foi (qui peut porter à accepter que Jésus soit né d'une vierge et est ressuscité), plutôt que sa propre raison (qui qualifierait de tels évènements comme peu probables, donc comme non-avenus jusqu'à preuve du contraire) encouragent donc un comportement profondément immoral de la part des fidèles.
L'historicité du personnage de Jésus est douteuse. Bien que les évangiles nous parlent de morts qui ressuscitent, d'aveugles qui voient, de grands mouvements de foule dans Jérusalem, aucune chronique ou document indépendant de l'époque n'est parvenu jusque la à nous confirmer la réalité du personnage. Il faut donc se référer aux évangiles pour découvrir quelques aspects de la personnalité du dieu incarné des chrétiens :
Récit extrait des évangiles : Un jour, Jésus voit de loin un figuier. Il s'en approche, mais comme ce n'est pas la saison, le figuier n'a pas de fruits. Furieux, Jésus maudit le figuier qui se dessèche instantanément. Plus tard, il montrera ce figuier à ses apôtres.
Que peut-on conclure de cette belle histoire :
Hélas, il y a pire. Jésus enseigna à ses disciples que mentir est un péché (Mattieu 15:19, Marc 7:22). Or, il a lui-même, d'après les évangiles menti à maintes reprises : au grand prêtre qui l'interroge, il affirme "J'ai parlé ouvertement au monde, j'ai toujours enseigné dans les synagogues et dans les temples, où tous juifs se rassemblent, et je n'ai rien dit en secret". Or, il se trouve qu'en fait, il a enseigné sur une montagne (Mattieu 5:1-2), et un bateau (Mattieu 13:1-35), entre autres. De plus, il parla en parabole pour que les gens ne comprennent pas son enseignement (c'est intelligent), mais quand il était seul avec ses disciples, il expliquait tout (Marc, 4:34). De nombreux autres passages parlent d'un Jésus qui parlait en secret à ses disciples (Mattieu 13:36-52 et Luc 18:34, par exemple).
Le mensonge le plus amusant de Jésus est celui du christ en croix au voleur crucifié à côté de lui : "En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis" (Luc, 23:24). Or, d'après Actes 2:31 et la doctrine de l'église catholique, Jésus était aux enfers entre sa mort et sa résurrection.
Donc Jésus était un menteur.
On apprend aussi, en lisant les évangiles, que Jésus commença très tôt à enseigner dans les synagogues. Hélas, il connaissait très mal ce qu'il enseignait. Ainsi, les chrétiens aiment citer le fait que Jésus aurait dit "On vous a dit de haïr vos ennemis. Et bien moi je vous dis aimez vos ennemis". Voilà un beau principe, mais où donc, dans l'ancien testament, est-il écrit qu'il faut haïr ses ennemis ? Essayez- de poser la question à des chrétiens, aucun ne saura vous répondre, car c'est tout simple, cela n'apparaît nulle part dans l'ancien testament (et entre nous soit dit, trouvez moi un chrétien qui a lu la bible).
Plus intéressant, lorsque l'on demande à Jésus quels sont les plus importants des 10 commandements, il répond (Mattieu, 19:16 "Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d'adultère. Tu ne voleras pas. Tu ne porteras pas de faux témoignages. Honore ton père et ta mère. Enfin: tu aimeras ton prochain comme toi-même". Hélas, le "tu aimeras ton prochain comme toi-même" ne figure dans aucune des versions (d'ailleurs contradictoires) de l'ancien testament.
On peut donc conclure que Jésus connaissait fort mal les écritures qu'il enseignait, ce qui dénote une certaine arrogance.
Au cours de son histoire, l'église catholique a développé un ensemble de "dogmes", qui sont des principes de la "foi" catholique. Ils ne peuvent être mis en discussion, et les thélogiens qui en doutent sont excommuniés ou suspendus. Un cas récent fut celui de Hans Kung, théologien catholique réputé, professeur de théologie catholique à l'université de Tübingen : ayant mis en doute le dogme de l'infaillibilité du pape, il fut suspendu "A Divinis", c'est à dire qu'il n'a plus le droit de s'appeler "théologien catholique". En pratique, une suspension A Divinis, pour un théologien, est une interdiction de l'exercice professionnel, donc une punition assez grave.
Les dogmes catholiques sont nombreux et étonnants. Nous allons en passer quelques-uns en revue.
***Le dogme de l'immaculée conception
La plupart des catholiques "de base" sont convaincus que ce dogme a à voir avec la virginité de la mère de l'homme-dieu. Hélas, ils sont dans l'erreur, la question est plus complexe.
Les théologiens catholiques, s'attachant à donner l'illusion d'une cohérence logique à la doctrine chrétienne (vaste programme !), se posèrent très tôt dans l'histoire du christianisme des questions sur la personnalité de la mère de l'homme-dieu. Ils décrétèrent, et cela fut érigé en dogme, que Marie, mère de l'homme-dieu, était exempte du péché originel. Il faut ici faire une parenthèse, pour rappeler que l'un des points fondamentaux de la doctrine chrétienne est que tout homme naît "pêcheur" : il est intrinsèquement porté à faire le mal, et seulement un abandon de son libre-arbitre au profit de l'obéissance aveugle à l'enseignement de l'église peut le libérer de cette condition. Comme il ne pouvait être concevable que l'homme-dieu fut enfanté par une pécheresse, Marie fut décrétée "immaculée", c'est à dire exempte du "péché originel", et cela fut érigé en "dogme de l'immaculée conception".
Ce dogme nous permet de comprendre les points suivants de la religion catholique :
-La culpabilisation des fidèles est renforcée : chacun naît pêcheur, et cela est un dogme, et la seule personne à y avoir jamais échappé fut la mère de l'homme-dieu lui-même.
- Le catholicisme est-il vraiment une religion monothéiste ? "Dieu", est en fait 3 personnes (Père - Fils (l'homme-dieu) - Esprit Saint (dont la substance n'est pas clairement définie)), et entre Dieu et l'homme il y a une hiérarchie d'entités intermédiaires : les saints, que l'on peut prier et peuvent faire des miracles, puis Marie, qui peut enfanter vierge mais aussi est exempte du "péché originel" qui est pourtant un trait commun de l'ensemble de l'humanité, et aussi apparaître occasionnellement à des enfants pour leur confier des messages, puis l'homme-dieu dans sa forme humaine, qui, nous l'avons vu, est puissant (miracles), mais aussi très humain au sens le plus bas du terme (lorsqu'il maudit un figuier ou précipite des cochons dans un lac). Le catholicisme est donc à mi-chemin entre le monothéisme juif et le polythéisme de la Grèce antique.
***Le dogme de la démonstration logique de l'existence de Dieu
A toute personne munie de bon sens, il semble "logique" que l'on ne puisse démontrer l'existence du "Dieu" chrétien, étant donné qu'il se situe à l'extérieur de l'espace-temps qu'il aurait crée et dans lequel nous vivons (voir le début de l'évangile de Jean, à ce sujet : il s'agit d'un texte philosophique d'un niveau supérieur à celui, généralement assez bas, du reste de la bible).
En époque scolastique, l'église a donc décrété que l'on pouvait démontrer l'existence de dieu par un raisonnement logique. Pour éviter de devoir répondre à des questions malvenues sur cette logique, ce principe fut élevé à "dogme", donc n'est plus sujet à discussion.
En fait, l'église daigne tout de même expliquer quel est ce raisonnement. Il s'agit du principe de la première cause : si l'on remonte à l'origine du temps, l'on peut, suivant le modèle cosmogonique en vogue à l'heure actuelle, expliquer que le système solaire fut crée à partir d'un nuage de gaz, qui résultait de la formation de la galaxie etc etc... et au début était le big-bang : mais que s'est-il passé avant le big-bang, c'est à dire quelle est la cause première de l'existence de l'espace-temps dans lequel nous vivons ? La réponse "logique " de l'église est "Dieu".
Pourquoi l'église a-t-elle donc élevé ce "raisonnement logique" à l'état de dogme ? Tout simplement parce qu'il est, du point de vue "logique", très faible. Un raisonnement philosophique est solide si l'on peut le mener à son terme. Dieu est la cause du Big Bang. OK, qu'est-ce qui est la cause de Dieu ? Le catholique instruit vous répondra qu'il faut arrêter le raisonnement à ce stade, conformément au dogme de l'église. Demandez-lui alors ce qu'il pense du modèle classique du monde hindou : le monde repose sur le dos d'un éléphant géant, dit la légende classique. Et sur quoi reposent les pattes de l'éléphant ? Sur une tortue géante. Et sur quoi repose la tortue ? Non, il faut arrêter le raisonnement à ce stade, selon l'ancienne légende indoue. Hélas, les catholiques reconnaissent en général facilement que le modèle indou ancien est illogique, car il n'explique pas sur quoi repose la tortue, mais ils acceptent le raisonnement de la "cause première", stopper lorsqu'on arrive à "Dieu", comme un dogme de leur "religion", alors que du point de vue logique, il est à égalité avec une légende indoue qu'ils qualifient de "ridicule".
***Le dogme de l'infaillibilité papale
Ce dogme est venu très tard dans l'histoire troublée du catholicisme. Le pape Pie IX, grand ennemi de la démocratie et de la "modernité" (il se distinguera en définissant l'éclairage au gaz comme étant une invention du diable), est décidé à combattre ces fléaux, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'église. Il convoque donc un concile, dans les années 1870, (Vatican 1), et fait admettre par le concile que toute décision du pape "Ex Catedra" pour trancher une dispute à l'intérieur de l'église est, par dogme, infaillible.
L'explication "logique" de ce dogme est bien sûr que le pape est inspiré par l'esprit saint lorsqu'il en a besoin.
Hélas, l'histoire a amplement montré la faillibilité des papes (ou de l'esprit saint, d'ailleurs), qui ont plusieurs fois reniés des décisions prises par leurs infaillibles prédécesseurs.
Le dogme le plus intéressant du catholicisme et celui de la TRANSUBSTANTIATION. Il dit que lorsque le prêtre prépare le rite de l'eucharistie et pose les mains sur le pain et le vin, ceux-ci deviennent réellement, par un miracle, le corps réel et le sang réel de Jésus, c'est à dire de l'homme-dieu qui est sensé avoir fondé le christianisme. Si vous n'avez jamais assisté à un rite "de la communion" catholique, allez-y au moins une fois, c'est assez spectaculaire : le prêtre lève les mains, prononce la phrase rituelle "(...) et qu'ils deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus notre seigneur" - miracle - dit le dogme, à cet instant précis, ils deviennent réellement corps et sang de l'homme-dieu pour les fidèles. Pour tromper les mécréants, ils gardent toutefois leur apparence extérieure de pain insipide et un peu collant et de vin doux.
Le catholique qui prend la communion ingère donc la vraie chair du "Vraiment homme et vraiment Dieu". Cela est particulièrement intéressant, car cette particularité fait du catholicisme la seule religion théophage connue.
Toute personne disposant de son libre-arbitre et du sens inné du bien et du mal devrait être horrifiée par le rite théophage, qui est une insulte à la raison, mais aussi au bon goût. Cela est vrai au point que de nombreux catholiques pratiquants nient avec ferveur la réalité de ce dogme. Hélas, en le niant, ils deviennent hérétiques aux yeux de leur église, qui est attachée à ses dogmes.
Tout cela a-t-il vraiment de l'importance ? Fréquemment, les chrétiens relativisent les méfaits de leurs corréligionaires en affirmant que ce n'est "pas si grave", ou "personne n'est parfait", etc.
Or, une idéologie peut être jugée sur ses résultats. L'histoire nous montre que le christianisme a causé des guerres majeures, brûlé un million de victimes sur les bûchers de l'inquisition, retardé le développement de la science et de la technique. Que serait le monde aujourd'hui, si l'Europe n'avait pas été dévastée par la guerre des 30 ans ? Où en serait la médecine, si Calvin n'avait pas fait brûler vif le plus grand médecin de son époque ? Ou en seraient l'astronomie et la recherche spatiale, si Giordano Bruno et Galilée avaient été libres de travailler ? Les conséquences indirectes des méfaits du christianisme sont difficiles à quantifier, mais l'on peut ajouter aux morts au moins plusieurs décennies de retard dans des sciences aussi importantes que l'astronomie et la médecine.
Et que dire des ressources mal utilisées ? Combien d'hôpitaux aurait-on put construire avec les moyens employés pour la construction de la basilique de Saint-Pierre, ou, plus près de nous, pour celle de Yamoussoukro ? Combien de vies stérilement employées à une méditation recluse auraient-elles pu être consacrées à œuvrer pour le progrès de l'humanité ?
Le christianisme n'est-il que malfaisant ? N'a-t-il pas contribué aussi positivement à l'histoire humaine ?
Bien sûr, toutes les idéologies, même les plus terribles, ont leurs côtés positifs, même lorsque les effets de ceux-ci sont bien pâles par rapport aux maux que l'idéologie a causée. Ainsi, le communisme a aussi généré Eisenstein, donc l'inoubliable "Cuirassé Potemkine" et l'encore plus inoubliable "Alexandre Newski". Le fascisme introduisit les congés payés et la sécurité sociale en Italie. Mais que sont ces accomplissements face aux montagnes de cadavres accumulés par ces idéologies ? Le christianisme donna à l'humanité de belles œuvres d'art, et porte environ 0.04% de l'humanité à se comporter sensiblement mieux. Un bien maigre bilan, comparé aux hécatombes causées par cette idéologie.
Le christianisme est malsain : il a tué, détourné des ressources, retardé le progrès scientifique et social. Il est donc légitime de le combattre activement.
Notes:
1: Interprétation des écritures, ou exégèse : cet art est au centre de la pratique chrétienne de la religion. Profitant du fait que les livres que les chrétiens définissent comme "Parole de Dieu" contiennent à peu près tout et son contraire, le chrétien avec qui vous polémiquez procède de la façon suivante :
- il décide ce qui est "la vérité" concernant un point précis
- il cherche dans la bible une phrase ou un passage qui confirme ce qu'il dit.
La bible étant épaisse et truffée de contradictions, il trouve facilement ce qu'il cherche. Prenons un exemple : si un chrétien veut vous montrer qu'être riche, c'est mal, il vous citera Mattieu, 19,23 " :(...) un homme riche entrera difficilement dans le royaume des cieux, Je vous le répète, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu". Si par contre il veut vous prouver que les riches sont les favoris de Dieu, il vous citera Luc 19, 12-17, la "parabole des talents", dont l'enseignement est qu'il vaut mieux spéculer avec des options pour obtenir un retour sur l'investissement de 100% que de placer l'argent à la caisse d'épargne.
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